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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 22:01

Quelques personnes m'ont demandé si je pouvais leur transmettre le texte de la dédicace aux animaux et à L214 lue par toute l'équipe au début du spectacle. D'où mon idée de le mettre en ligne ici !
Cet hommage m'a été inspiré en partie par
un texte de Sébastien Arsac je crois, publié dans un L214Mag (mais je ne retrouve plus le passage en question).


487412_2466090271579_1831956011_1483290_132400614_n.jpgPhoto : Corinne Maucourant


CHRISTINE : HOMMAGE À L214. Dans notre culture occidentale, les animaux dits « de compagnie » sont principalement les chats et les chiens. Chaque personne qui a  partagé du temps avec un chat ou un chien a fait l’expérience d’une relation avec un individu particulier doué d’une personnalité unique, et a pu identifier chez cet individu non humain tout un panel d’émotions et de désirs.

Comment ne pas voir la joie d’un chien bondissant à l’idée d’aller se promener, ou celle illuminant le regard d’un chat auquel son compagnon humain propose un jeu ? Comment ne pas reconnaître la plénitude d’un matou ronronnant sur nos genoux ? Ou la détresse d’un chien qui soudain hurle de peur, voyant son maître s’éloigner puis disparaître de sa vue ?

Beaucoup d’entre nous ont à cœur d’offrir une vie sereine et heureuse aux animaux dits, et considérés, par convention socioculturelle, « de compagnie », qui sont sous leur responsabilité. Et dans notre société,  tout le monde sait que faire souffrir un animal « de compagnie » est moralement condamnable.


FRED : Mais qui se soucie des animaux dits « d’élevage », ceux destinés à notre assiette ? Comment croire qu’une personne vivant de leur exploitation, ayant besoin de leur mort pour gagner sa vie, puisse les considérer avec autant d’ouverture d’esprit, de bienveillance ? Lorsqu’on est éleveur, vétérinaire, transporteur, ouvrier d’abattoir, comment s’autoriser à reconnaître, dans les milliers de bêtes qui ne sont en vie que pour être exploitées puis tuées, non un amalgame de produits de consommation  mais des milliers d’individus, tous différents, avec des besoins, des désirs, des émotions, des intelligences ? Comment ne pas nier ce qui sauterait aux yeux dès une simple tentative de caresse ? À savoir, que ces animaux sont des individus aussi sensibles et dignes d’intérêt que nos chats et chiens ?


SANDRINE : Il est en fait primordial de mettre de la distance. Pas de caresses. Pas de regard tendre. Il faut castrer des porcelets sans anesthésie, couper des becs de poussins à vif et broyer vivants ceux dont le sexe ne convient pas, séparer des veaux à peine nés de leur mère sans prêter attention à leurs cris désespérés – ceux des mères, ceux des veaux -, entasser des oiseaux par dizaines de milliers dans des hangars fétides, laisser agoniser des poissons par asphyxie avant de les éventrer encore vivants, trancher la gorge des poulets et de tous ces animaux qui auront survécu jusqu’à l’abattoir, tuer vite, à la chaîne, des êtres souvent encore conscients car la chaîne connaît bien des ratés : question de rendement, question d’argent.


CHRISTINE : Un seul de ces actes serait considéré, à juste titre, comme un acte de cruauté condamnable… s’il s’agissait d’un chien ou d’un chat.

 

spira.jpg


LORENZO : L’industrie agroalimentaire est donc dans la nécessité de déployer constamment des moyens (financiers, médiatiques), pour tenter d’instaurer et de conserver une distance la plus grande possible entre le produit de consommation et le consommateur. Le consommateur, quant à lui, se garde bien d’interroger son assiette, de chercher à s’informer par lui-même, car la vérité l’empêcherait sûrement d’engloutir autant de souffrances.


SANDRINE : C’est pour toutes ces raisons qu’une association comme L214 existe. L214 doit son nom à l’article L214-1 du code rural selon lequel


CAROLINE : Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.


FRED : Article bafoué, en France, pour l’immense majorité (de l’ordre de 99,8% !) des animaux destinés à devenir de la nourriture. L214 – l’association – se bat pour montrer au grand jour la réalité de la misère de ces animaux, et pour que leur exploitation, source de souffrances atroces pour eux, cesse un jour.


CAROLINE : L’exploitation et le meurtre de ces animaux ne sont pas seulement insupportables pour ces animaux eux-mêmes, pas seulement intolérables, non plus, pour toutes celles et tous ceux, de plus en plus nombreux, qui étendent leur compassion et leur besoin de justice à l’ensemble des êtres sensibles, mais, à notre époque, obsolètes car responsables de nombreux maux.


CHRISTINE : Voici ces maux :


LORENZO : - effet de serre et déforestation ;


FRED : - faim dans le monde ;


CAROLINE : - gaspillage et pollution de l’eau ;


SANDRINE :- risques pour la santé ;


GILLES : - argent du contribuable dilapidé !!!


CHRISTINE : Pour davantage d’informations sur les impacts catastrophiques de la viande pour les humains et notre planète, et pour vous forger votre propre idée sur le sujet, nous vous invitons à consulter le site viande.info.


SANDRINE : Par ce spectacle, l’équipe d’A fleur de plume a non seulement voulu faire connaître mes nouvelles – j’ai de la chance ! –, mais également, cette courageuse association qu’est L214, et l’aider financièrement – car cela coûte énormément d’argent, que de se battre contre l’hyperpuissante et omniprésente industrie agroalimentaire –, et enfin et surtout, contribuer à ce que ces milliards d’êtres dotés d’une conscience et aussi sensibles que nous – voire plus, notamment en ce qui concerne la douleur pour les poissons –  qui chaque jour dans le monde souffrent et meurent en vain, comptent un peu plus dans l’esprit de chacun et de chacune. Il est possible de vivre, et même de bien vivre, sans exploiter les animaux ni participer à leur massacre. Chacune, chacun à sa part de responsabilité dans le fait que ce massacre se poursuive ou s’arrête un jour. S’il vous plaît, si vous ne l’avez déjà fait, réfléchissez-y. 

 

Autre chose : de nouvelles photos viennent d'être ajoutées dans le billet-souvenir du spectacle ;
pour les voâr : clic !

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commentaires

S
Quiconque le souhaite peut d'ailleurs s'en servir, je ne pratique pas le copyright ^^
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V
Il faut le garder sous le coude, car il a été écrit aussi bien avec application qu'avec passion, et ça se sent.
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S
Juste un regret (c'est mon côté "toujours tenter d'envisager tous les angles possibles...") : j'eusse adoooré que ce texte fusse déclamé devant un public moins antispéciste que lors de cette soirée<br /> du 17 ;o)
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V
Ce devait être dit et ça a été fort justement, viscéralement et honnêtement dit.<br /> Continuons de tisser ce liens inter-espèces.<br /> N'ayons de cesse que d'abattre des barrières qui n'existent que dans nos têtes.
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  • : Le blog d'une [entre autres] orthophoniste-nouvelliste-essayiste ET militante pour l'abolition de l'exploitation animale.
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