Un p'tit (enfin, pas si p'tit que ça...) billet, histoire de s'offrir un souvenir, comme on dit... et afin de vous faire découvrir [un peu] les coulisses du pestacle
Le programme de 4 pages, maquetté par Gilles Granelli,
et le ticket d'entrée "collector" édité par L214.
Photo : Barbara Primo
L’AVANT : beaucoup de rires et de plaisir, avec tout plein de péripéties ! 4 répétitions générales, dont deux avortées faute de matériel ou de temps... un pianiste parfois distrait, qui oublie le matériel qu’il avait pourtant soigneusement préparé la veille… des lunettes de Zeimer qui se cassent dans tous les sens… une camionnette transportant le piano qui tombe en panne sur le trajet, juste une heure avant l’unique répétition programmée au CASA Poblano… imposant à toutes et tous une nouvelle répétition imprévue très tardive la veille de la représentation… une Sandrine qui après s'être cassé le pied, trouve le moyen d’attraper la grippe du siècle à trois semaines du spectacle, perdant toute énergie et même sa voix… et qui à cause du trac aura la d..., euh, comment formuler ce genre de truc élégamment ? bref une Sandrine qui se sera vidée de ses entrailles (oui je n’ai peur de rien, pas même de vous révéler ça !) toute la journée du 17 mars, de 7 h du matin jusqu’à 5 minutes avant son entrée sur scène (sic) !
… Entre autres révélations…
Et malgré tous ces aléas, les miens les siens les nôtres... le spectacle a tenu le coup ! On est bien content !
LE PENDANT : une heure avant le début, notre petite troupe prend un verre dans un bar et revoit encore certains détails scéniques, ayant jugé préférable de rester unie et concentrée plutôt que de succomber au plaisir d’accueillir les spectatrices et -teurs.
Sur la scène : passées les quatre premières nouvelles dans lesquelles j’ai le rôle principal, je me sens apaisée ; tout s’est bien passé, et de plus je suis assez satisfaite de mon interprétation de « La valse des monstres », tout comme de mon petit instant de « Plaisir d’Amour », que j’estime quasi « nickel », et, à mon grand étonnement, tout en décontraction. Il faut vous dire que ce qui m’inquiétait le plus, c’étaient mes passages à l’accordéon : je ne me suis remise à cet instrument que depuis huit mois, ai à mon actif très peu d’années de pratique, avec surtout de longues interruptions, et, à part une tentative un jour de fête de la musique, aucune expérience face à un public ! J’ai beaucoup progressé : mes mains ne tremblent plus de peur, et grâce à quelques conseils précieux de mes camarades, j’arrive à me construire une bulle qui me permet de mener un morceau – ou plutôt un extrait de morceau ; je ne sais si sur la longueur j’aurais tenu le coup !... – jusqu’à son terme.
En revanche, un peu plus tard, manque d’attention de ma part lors de « La valse d’Amélie », car je me suis laisser désarçonner par les applaudissements qui pleuvent à la fin de « Nabuchodonosor » ; du coup, pas assez concentrée, je n’anticipe pas mon interprétation et la rate : trop lent, trop mou, et des couacs. Bouark ! Quant à la comptine « Ah vous dirai-je Maman », elle s’en est bien sorti… tout comme « Mon amant de Saint Jean », même si j’ai zappé beaucoup de nuances et effets… manque d’intériorité, une fois de plus.
Voilà pour l’accordéon. Je ne pouvais pas ne pas vous en parler : c’était vraiment un gros, gros « morceau », pour moi !
Pour le reste, je me suis presque tout le temps régalée. J’ai aimé entendre la salle réagir, entendre les rires. J’ai adoré, de ma place ponctuelle de public, entendre et regarder Christine interpréter « Sur le bord » avec tellement de puissance émotionnelle ; une fois de plus, j’ai failli en pleurer. J’ai vraiment eu une chance énorme d’avoir avec moi des ami-e-s qui ont accepté (d’emblée !) de me rejoindre dans mon délire, et qui se sont donné-e-s à fond pour se transformer peu à peu en interprètes de qualité. J’ai découvert en chacun-e des facettes inconnues, débordantes de vie, d’humour et de générosité. Pour en revenir à Christine par exemple, qui pendant une année avait été ma « très timide compagne de footing »… je n’aurais jamais soupçonné en elle une telle force ni une telle présence scénique.
L’APRÈS : à peine le temps de saluer rapidos quelques têtes amicales car hop ! je dois m’installer, avec Frédéric, à notre table de dédicaces. Nous sommes tous les deux limite HS – Fred, à chaque fois, ne peut plus articuler un mot après son interprétation de Zeimer, personnage qui le VIDE !... Quant à moi, je dois avouer que je n’avais encore jamais écrit des dédicaces aussi peu recherchées. Pardon, ma tête était elle aussi VIDÉE !!!
Nous apprenons que la salle était essentiellement remplie avec des militant-e-s contre l’exploitation animale, des ami-e-s, et que Montreuil ne s’est pas déplacée… j’en comprendrai plus tard la raison : Falko, le gentil patron du CASA, qui redoutait de devoir mettre à la porte de la salle des personnes venues sans réservation, avait depuis deux semaines annoncé le spectacle comme « complet », proposant aux gens de venir le 31 mars plutôt que le 17 ! Or cette date du 31 mars n’avait été imaginée qu’en cas de nécessité de refuser des gens sans réservation… ce qui n’a finalement pas été le cas : plusieurs personnes qui avaient pourtant payé leur billet d’entrée ne se sont pas déplacées… et d’autres, qui pensaient venir, se sont ravisées, ayant peur de ne pas avoir de place !... Les méandres de la communication et de l’organisation…
Au final, 61 places ont été vendues, sur 70 de prévues. Pas mal, quand même ! Non ?...
Avec les entrées payées, l'argent des livres vendus lors de la séance de dédicaces (pour ma part : 3 Carotte, 3 Militer, 5 L'Entière Vérité et 3 N'aie Jamais d'Enfant) et un don de 7 euros, L214 aura gagné tout plein d'argent pour aider les animaux ! Bravo et merci aux participant-e-s !!! (Mais vivement qu'un jour, il n'y ait plus besoin de trouver du fric pour libérer les animaux.)
Enfin, à part deux personnes qui se sont dites choquées par la nourriture ingurgitée dans « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent » et par Zeimer qui mange un « steak », les retours ont été très positifs (exemples en bas de ce billet).
Pour en revenir tout de suite aux deux personnes choquées (mais j’imagine bien qu’elles n’auront pas été les seules !), elles s’attendaient à des textes au contenu 100% végane... ce qui est bien compréhensible, vu le contexte de la soirée.
Mais mes textes mettent en scène des fictions reposant sur des réalités bien réelles, sans édulcorant, et la réalité de ce que vit l’immense majorité des humain-e-s, ce n’est hélas pas le véganisme… Moi qui suis antispéciste, devrais-je stopper illico toute lecture de Faulkner ? Je viens d’entrer dans l’univers de ce grand écrivain, un univers plein de barbarie envers les animaux, les « nègres », etc. Devrais-je lui en vouloir de dépeindre, sans même les condamner, toutes ces horreurs ? Devrais-je m’abstenir de littérature non philosophiquement « clean » ? Devrait-on retirer des textes tout ce qui n’est pas politiquement correct ? Bref. Les fictions sont différentes des essais, elles n’ont pas forcément vocation à délivrer un message politique. Lorsque j’écris une fiction, je tiens à dépeindre tel, et tel, et tel personnage, avec distance, sans le juger. Sur le site d'À Fleur de Plume, on peut lire dans les critiques de lectrices et lecteurs, celle d'une amie : [...] Dans la vraie vie, Sandrine a jeté son poste de télévision depuis belle lurette et est végétalienne par amour et respect des animaux… mais ne se prive pas d’autoriser à ses personnages ce qu’elle s’interdit à elle-même. Alors quand une mère et sa fille font bombance de jeux télé et d’abats… le père est abattu. [...]
Est-il utile de le préciser ? Connaissant, et respectant ô combien, pour la partager moi aussi, la sensibilité sur certains sujets de mes camarades animalistes, j’avais craint de choquer… cela avait été donc discuté avec mon équipe. Résultat : à l’unanimité, aucune censure, ni même précaution telle que « attention, les textes qui vont suivre… », n’avaient été retenues. L'on m'avait fait remarquer que dans ce cas, il fallait aussi mettre en garde les personnes âgées contre la nouvelle « Zeimer », très irrévérencieuse envers les vieillards et certains malades... mais également prévenir les personnes prudes que leurs oreilles pourraient se sentir agressées par « Poussin »... et les orthophonistes (« caste » à laquelle j'appartiens pourtant) et psys que « Nabuchodonosor » pourrait les agacer... sans oublier les amoureux qui adorent appeler leur moitié "chaton" et que « Poussin » n'épargne pas... etc. !
En tout cas, je suis sincèrement désolée si certaines personnes n'ont pu dépasser le choc de mes personnages carnivores et se sont senties blessées. Probablement aurait-il fallu davantage communiquer à ce sujet... même si, par ci par là, j'avais eu à cœur d'annoncer les thèmes de mes nouvelles, comme, entre autres, ici : clic.
Et voici quelques photos !
Ouverture : nocturne n°2 op.9 n°2 de Frédéric Chopin.
Photo : Corinne Maucourant.
"Quand le chat n'est pas là, les souris dansent" : [...] Il se redresse, et se fige :
sa fille le tient en joue, armée du pistolet texan, autre offrande paternelle.[...]
Photo : Corinne Maucourant.
" Goéland Marin " : [...] Je marchais à travers les marais, peut-être à la recherche d'un pont [...]
Photo : Barbara Primo
Sur mon tableau préféré de Proca,
"Fermer" : [...] mais je la fermerai / acceptant à peine de lâcher quelques bribes /
à condition qu’ils ne l’ouvrent surtout pas [...]
Photo : Barbara Primo
"Je me demande" illustrée par Caroline, à la voix légère, légère :
"Plaisir d'amour ne dure qu'un moment / Chagrin d'amour ne dure qu'un moment... aussi !"
Photo : Nathalie, du CLEDA.
"Sur le bord", avec l'interprétation de Christine qui vous retourne comme une crêpe ...
[...] Ils disent de moi que je suis heureuse car ils ne me voient pas.[...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
[...] Mais ils n'ont rien pour moi. Absolument rien. [...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
"Sur le bord", avec la chanson "On the edge" remaniée à la sauce Caroline :
[...] Now listen, and listen, and hear me, can you hear me ? [...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
"Nabuchodonosor" : [...] Chuuut ! Pas pendant les infos ! [...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
"Nabuchodonosor" : [...] Répète après moi : Na-bu-cho-do-no-sor... [...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
"Nabuchodonosor" : Ah ! vous dirais-je, maman, ce qui cause mon tourment...
Photo : Corinne Maucourant.
[...] D’où venaient ces oiseaux ? De cet arbre majestueux ?
J’entendais leurs chants variés. Quelle riche et belle musique ! [...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
"Les oiseaux" : [...] Pas possible !!! Qui me croira ??? [...]
Photo : Barbara Primo
"Poussin" : [...] et que tu me regardes tandis que je te donne du plaisir [...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
"Monsieur Zeimer, le Moloch et Maman".
Photo : Nathalie, du CLEDA.
Difficile de ne pas rire !... Si j'évite de regarder "l'ex colonel Zeimer"... je suis bien obligée de l'entendre !
Photo : Nathalie, du CLEDA.
[...] il s’envole, happé vers les tréfonds de l’ouvrage [...]
Photo : Nathalie, du CLEDA.
Œuvre de Proca projetée à l'écran, et illustrant la dixième et dernière nouvelle
interprétée dans le spectacle, « L’Entière Vérité ».
Photo : Nathalie, du CLEDA.
Le final : "Mon amant de Saint Jean"...
Photo : Nathalie, du CLEDA.
Le final : un peu de karaoké pour celles et ceux qui le souhaitent !...
Photo : Corinne Maucourant.
De gauche à droite : Gilles, notre régisseur-technicien-projectionniste-voix off, Lorenzo Proca dit Proca, artiste peintre auteur des tableaux projetés sur écran, Christine, Caroline, ma pomme et notre pianiste-humoriste-interprète !
Photo : Nathalie, du CLEDA.
Table de dédicaces : CD et livre du pianiste - "Une aventure musicale" - et mes bouquins...
Photo : Nathalie, du CLEDA.
Quelques avis postés sur Internet, après le spectacle :
J'ai passé un super moment. Plein d'humour et d'émotion dans ce spectacle, grâce à ces beaux textes sublimés par le jeu des comédiens et la musique. Bravo et merci à vous.
Corinne M.
Très jolie plume de fleur de plume !
Ces textes plein de fantaisie et de poésie méritent une jolie salle avec une acoustique plus chaleureuse..
Un grand bravo à tous…
Michèle Scharapan
Merci merci j'ai passé un très agréable moment. C'était génial !!! Félicitations à tous.
Corinne G.-I.
Un super spectacle... bravo à tous !
Michael N.
Je tiens à vous remercier pour le moment que vous nous avez offert hier soir, au bénéfice de L214.
J'ai beaucoup aimé, Sandrine, votre empathie colorée d'humour à l'égard de tous les sous-estimés : les gosses, les meufs, les oiseaux, les oublieux. Et j'ai aimé l'expressivité d'écrivaine qui aime ses textes, en quête du ton adéquat, et même la maladresse touchante de non-comédienne qui l'a rendue encore plus évidente.
J'ai beaucoup aimé, Frédéric, votre capacité dialogique dans ce spectacle et la drôlerie que - pardon ! - je ne vous soupçonnais pas.
Et, bien évidemment, j'ai beaucoup aimé le réconfort que procure l'idée qu'une telle initiative est possible grâce à votre engagement pour une cause tellement humaine...
Félicitations et bon courage !
Victoria L.
Merci pour les superbes moments d'humour, d'émotions, ce partage de talents ! Bravo pour les textes, bravo pour les talents d'acteurs et les musiciens, chanteurs, ou tout à la fois !
Marie-Claude L.
Un grand BRAVO c'était formidable :-))
Sophie C.
Je dirais même plus : c'était formidable, un grand BRAVO ! Au début, ça m'a fait vraiment drôle d'entendre cette dédicace aux animaux. Je l'ai trouvée forte et juste. Et ensuite, je me suis régalée des nouvelles que je ne connaissais pas, de vos jeux d'actrices et d'acteurs, de vos voix... Merci d'avoir pensé à L214 pour ce spectacle. Merci de l'avoir réalisé.
Brigitte G.
Super spectacle, drôle, poétique, et musical. Un grand merci à la troupe "A fleur de plume" !
Janine T. Z.
J'ai eu des frissons sur la Nocturne de Chopin et La Valse des Monstres entre autres, et beaucoup d'émotions avec Sur le bord notamment :(
Jérémy G.
Très beaux textes brillamment interprétés. Rencontrer les militants et artistes après le show ont fait de cette soirée un grand moment d'amitié.
Dalila
Vraiment magnifique spectacle : bravo à tous!!
Barbara P.
Bravo pour ce spectacle très réussi ! Merci !
Nathalie
J'ai adoré ^^ Vous avez vraiment beaucoup donné dans ce magnifique spectacle, je vous souhaite de continuer !!
Maryline J.F.T.
Un spectacle plein de sensibilité, une ouverture au piano émouvante sur l'une des plus belles et plus connues musiques de Chopin. Quant aux textes ils étaient souvent touchants parfois drôles parfois plus graves. Donc pour tout cela oui j'ai passé une agréable soirée. Bravo à tout(e)s les comédienn(e)s.
Yannick C.
Pour moi, entre les textes de Sandrine Delorme, la musique de Chopin (j'ai été 15ans pianiste !) plus celle d'Amélie Poulain, et Montmartre, sans parler des animaux ! C'est tout ce que j'aime !!! Les interprétations scéniques et musicales sont formidables ! Bravo à tous les acteurs! Et en plus, cerise sur le gâteau, tout ça pour les animaux ET L214!!! L'EXTASE !!!!!! UN GRAND BRAVO ET UN GRAND "CHAPEAU BAS"!
Nathalie B.
Ravie d'avoir découvert des artistes talentueux et ce spectacle si riche et émouvant... merci de nous avoir enchantés avec les textes de Sandrine Delorme si poétiques et magiques ♥ une troupe en osmose ♥ merci aussi pour cette belle générosité ♥
Tangocarmin
Salle intime agréable (si ce n'est certaines spectatrices et retardataires bruyants...), textes extraordinaires, tableaux magnifiques. J'ai été bluffée par la très belle Christine, la force qui l'habite, son talent d'actrice (prend-elle des cours de théâtre ?). Sandrine et Frédéric surjouaient par moments, mais ce ne sont pas des acteurs ! Au final, un spectacle très attachant et très original.
C. F.
J'ai pris un énorme plaisir à découvrir votre spectacle, Madame. J'ai ri – si doucement que vous n'avez pas dû m'entendre du fond de la salle - j'ai adoooooré les nouvelles que je relirai avec plaisir lorsque j'aurai également dévoré tous les ouvrages que votre Carotte Hurlante m'a fait acheter.
J'aime ! … votre humour subtil, avec sa dose de surprises et d'absurdités.
Il m'a semblé que vous aviez tous gagné en assurance au cours du spectacle, la déjanterie des personnages et les réactions de la salle y ont probablement aidé.
En tout cas, j'ai été très émue, souvent.
Bravo à vous tous !
Béatrice A.