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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 12:17

Je reviens sur ce billet de février : Dans le miroir.
Je n'avais pas tout écrit. Et voilà que ce matin, tout le reste sort en vrac...

 

Dès lors que l’on veut exploiter un autre, on le rabaisse, on le dénigre, on lui enlève de la valeur, car s’il avait la même valeur que soi, alors comment oserait-on l’exploiter (et le tuer) sans se sentir dégueulasse ? Et plus on exploite, c’est-à-dire, plus on avance dans les méfaits commis sur l’autre, alors plus, pour se préserver de toute culpabilité, il s’avère nécessaire – vital –, d’ajouter à la violence de l’exploitation une autre violence, puis une autre, et encore une autre, en progressant toujours davantage dans l’échelle du sadisme et de l’horreur. Car chaque souffrance de plus infligée à l’autre est justement là pour nier la souffrance précédente et la culpabilité qui pourrait en résulter : en effet, si j’en arrive à commettre tel acte, c’est que tous les autres qui ont précédé n’étaient pas importants, et que cet individu là, devant moi, n’est qu’une merde, ou qu’un caillou, qu’un élément insignifiant appartenant à la masse des éléments insignifiants qu’il me faut désormais encore et encore écraser, pulvériser, pour me prouver que j’ai raison, pour oublier l’infamie des monceaux de souffrances que j’ai créés sur mon passage.
Voilà pourquoi l’exploitation des êtres doués, tout comme moi, de sensibilité, de conscience et de désirs, ne peut être que cruelle. Peut-être, cas d’une petite exploitation individuelle pour convenance personnelle, n’y aura-t-il pas d’escalade dans la cruauté. Mais qu’on élève un animal avec pour finalité de le manger ne me fera jamais croire qu’on l’aime autant qu’un chien avec lequel on vit rien que pour le plaisir avec, parfois, tellement la complicité qui s’installe est forte, la crainte récurrente de le perdre un jour.
Qu’on élève un animal avec pour finalité de le manger ne me fera jamais croire qu’on l’aime et le respecte.

Ma mère
, fille de fermier, avait une tante dont l’une des poules, une petite blanche, avait su se faire aimer d’elle [la tante, pas ma mère]. Elle passait de longs moments sur ses genoux, à lui faire des câlins. Celle-ci, vous en doutez-vous ? n’a pas fini au four.

 

la-poule-mabel-couve-les-chiots_19659_w460.jpg

 

Tout comme L214 (http://www.l214.com/poules/petition), l'asso belge Gaia lance une campagne Stop aux œufs de batterie (que pour ma part je préfére appeler œufs d'élevages intensifs concentrationnaires). D'un simple clic, agissez pour que cesse bientôt cette existence extrêmement douloureuse infligée aux poules : http://www.boycot-cot.be/

 

Plus d'infos sur les poules pondeuses : http://www.l214.com/poules

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commentaires

S
<br /> Hier soir je me suis couchée en me disant que ma question était due à la fatigue, car soudain j'avais compris ce que tu voulais dire ^^ Mais c'est pas grave, cela a donné lieu à un commentaire de<br /> rappel qui n'est pas du luxe ;o) Merci !<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Donc au sujet des oeufs, ma remarque était que les labels "plein air" offrent bien peu de garanties quant au prétendu "bien être" des poules. 100% des oeufs vendus en supermarché (1/3 de la<br /> production totale) ainsi que ceux utilisés dans l'industrie alimentaire (les 2/3 restant), sont issus de l'élevage intensif concentrationnaire quelque soit leur provenance (pour rappel : 0="bio";<br /> 1="plein air"; 2="au sol"; 3="batterie").<br /> <br /> Si des campagnes comme celles de L214 ou GAIA s'attaquent uniquement aux oeufs de code 3, il est important de rappeler que les codes 0, 1 et 2 sont à peine, à peine... à peine moins pire.<br /> <br /> La plupart des élevages bio sont surpeuplés avec des poules achetées dans les mêmes couvoirs industriels que les autres élevages (le lieu où l'on "trie" les males et les femelles), et "réformées"<br /> (= abattoir) après une douzaine de mois de service pour une espérance de vie proche de 20 ans.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> PS pour Martine : j'ai un lien "chats d'appartement" tout en bas de la liste de mes liens mais là c'est de la triche ; il s'agit de mon tout 1er site ; c'est une sorte de clin d'oeil affectueux et<br /> un peu narcissique en direction de mon passé !... ;o)<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Martine, merci pour votre message ! Nous sommes-nous donc déjà croisées lors d'une manif' ?<br /> En ce qui concerne le blog Actu Animaux, je souhaite me cantonner pour mon propre blog au "secteur" libération des animaux d'élevage destinés à la nourriture humaine, exception faite de la corrida,<br /> pour cause d'actu brûlante et de démocratie violée, et de quelques événements incontournables telles la marche de Mézilles et celle contre la fourrure.<br /> Mais voilà, sa pub est faite, grâce à vous ! ^^<br /> <br /> Flavien : je ne comprends pas trop la distinction que tu fais entre "batterie" et "élevage concentrationnaire intensif". Tu m'expliques un peu plus ?<br /> Ceci dit, ne consommant pas d'oeufs, j'avoue ne pas m'être préoccupée plus que ça de connaître les codes etc. Mon discours est toujours le même et commence à chaque fois par une question pour celui<br /> ou celle qui vient de m'en poser une : croyez-vous qu'on puisse exploiter quiconque sans lui créer de souffrance ?<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Les oeufs bio code 0 sont déjà des "œufs d'élevages intensifs concentrationnaires." Pour la batterie (code 3), il faudrait trouver encore un autre terme...<br /> <br /> Bravo pour le premier paragraphe sur la déculpabilisation par la dégradation des autres. Merci aussi d'avoir rappelé que l'élevage "traditionnel" (qui est un mythe) n'est pas moralement viable<br /> puisque dès qu'une personne choisit d'élever des animaux pour leur viande, alors il est psychologiquement impossible pour elle d'avoir une bonne relation avec eux.<br /> <br /> <br />
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  • : Le blog d'une [entre autres] orthophoniste-nouvelliste-essayiste ET militante pour l'abolition de l'exploitation animale.
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