Le blog d'une [entre autres] orthophoniste-nouvelliste-essayiste ET militante pour l'abolition de l'exploitation animale.
Une amie m'a fait une amicale (forcément !) mise en garde en me conseillant de faire attention à ne pas attacher trop d'importance à la question du "Combien". Elle a appuyé son propos d'un extrait d'un livre de Christiane Singer :
" [...] Cours aussi vite que tu le peux, camarade, hors des miasmes morbides du marécage contemporain. Il est à tes trousses, ce vieux monde moderne qui transforme tout ce qu'il touche en chiffres, en bilan, en plastique, en béton, en spots publicitaires ! Il transforme des êtres de chair et de sang en signes abstraits, les voue corps et âmes aux mythes dérisoires du succès, du record, de la compétition... [...] "
En fait, j'ai dans mon entourage très proche (sic) un super Directeur Marketing, qui d'ailleurs m'a convaincue de créer ce blog...
Or ce même Directeur a tendance à me demander régulièrement "Combien" (j'ai d'ailleurs refusé le tableau comptable qu'il voulait me concocter sur ordi ; oui, j'ai été courageuse, je m'y suis opposée !).
Mais bien sûr j'ai ma part de responsabilité : je songe à l'argent qu'il me faudra pour rembourser les frais d'impression et pour organiser ou contribuer à des actions pour les animaux...
Cependant, je VEUX rester dans l'optique de Christiane Singer - même si je ne la connais pas ! (Isaac Bashevis Singer, oui ; Peter Singer, encore oui ; mais Christiane... bah non.)
Mon super Directeur Marketing, qui n'a pas que les défauts de son métier qui d'ailleurs ne l'est pas (rire), m'a, il me faut bien le reconnaître, fait lui-même remarquer que l'essentiel, lors de la Brocante de samedi, avait été ce que j'ai partagé avec mes futures lectrices (lectrices : seules des femmes, de toute façon majoritaires à cette brocante, se sont montrées intéressées).
En effet, j'ai pris grand plaisir à les questionner sur leur choix de livre, quand elles n'en prenaient qu'un, et sur leur amour des animaux, afin de personnaliser au mieux leur(s) dédicace(s).
Je me plais à croire que de leur côté, elles ont éprouvé de la joie à me rencontrer, et à repartir avec un mot que j'espérais à chaque fois le plus sympathique possible, dans lequel j'essayais de glisser tendresse et humour. Parfois, je dessinais.
Dédicacer des livres : c'est un exercice que j'aime. Il nécessite de connaître un peu l'autre, et lorsqu'il y a un exemplaire de chaque recueil à dédicacer, il faut faire travailler son imagination, tenter de personnaliser chaque dédicace pas seulement en fonction du destinaire, mais également en fonction du contenu du livre. C'est un acte d'amour et souvent, d'humour.
Il m'arrive qu'on me demande de dédicacer des livres pour des gens absents, que je ne connais pas du tout. Je me renseigne alors sur la personne, et le jeu est juste un peu plus acrobatique, mais toujours aussi attrayant.
Mon amie m'a par ailleurs fait remarquer que j'aurais pu détailler mon passage chez les éditeurs. Mais je n'y suis pas allée ! Mon preux chevalier (le même qui est aussi Directeur Marketing pour de faux, patatitata...) s'y est rendu sur son fidèle destrier nommé Jolly Scooter...
Il y a quelques années, par deux fois, j'avais fait tout cela, seule. C'était si douloureux que cette fois-ci, honte sur moi, j'ai préféré une solution de facilité !
Se séparer de ses bébés-textes pour les confier à l'impitoyable opinion de papa-éditeur, dont on pressent déjà le refus telle une guillotine s'abattant sur la tête des précités bébés, ce n'est pas chose aisée.
... Surtout quand papa-éditeur des librairies et maison d'éditions Le Dilettante a les mêmes apparence et façon d'être que son propre père (si si !! je vous assure !!!).
...