Je ne vous avais pas tout raconté, hier. Voici la suite : à un moment de la conversation sur le combat pour l’abolition de l’exploitation animale, Pierre, après s’être extasié sur, selon lui, le caractère soudé de « mon » petit groupe de contestataires (s’il savait, le pauvre !!...) m’a demandé : Mais, les gens, qui font ça, comment dire, ce sont des intellectuels, enfin, c’est pas tout à fait ça que je veux dire, euh, ce sont des gens… « plus intelligents » ?
Oups ! Je dois dire que je n’ai toujours pas compris le sens exact de la question. Ni ce qui a amené Pierre à la poser : je m’étais efforcée d’utiliser un discours simple, de ne pas citer de livres ou de philosophes, de faire juste appel à son affectivité et à son sens de la justice, tout en lui laissant la place, notamment par mon questionnement, pour être partie prenante dans l’échange.
Or personne n’aime se sentir « moins intelligent ». Si on ajoute à cela que, alors que je prenais congé, Pierre m’a tendu la main au lieu de m’embrasser (...), j’ai le net sentiment de l’avoir, euh, comment dire ?... im-pres-sion-né.
Et ça, ça ne me fait pas plaisir du tout. Mais alors, pas du tout. C’est comme si ma « brillante démonstration » avait quelque peu échoué…