[Billet qui s'inscrit dans la continuité des derniers, visant, toujours et encore, l'efficacité comme la facilitation du combat pour la libération animale.]
Poser des questions et amener l'autre à imaginer me semble un excellent outil de changement. Pas de changement, pas d'évolution sans créativité, vous avais-je dit que Winnicott en gros disait. Il est primordial que l'autre s'approprie et même se crée lui-même des représentations du pourquoi d'une abolition de l'exploitation animale.
"L'autre" :
- Mais les éleveurs, les bouchers, les pêcheurs, les équarisseurs, les transporteurs (etc. etc. etc.) vont être au chômage ?
- Mais c'est tellement bon, la viande !
- Mais les chaussures en cuir font respirer les pieds !
- Mais voir des animaux au cirque me rappelle mon enfance !
- Etc. etc. etc. !!!
Pas de panique mes chéri-e-s. On ne s'emballe pas, on ne part même plus dans nos longues explications pleines de raison dignement héritées de nos moult lectures et réflexions personnelles, non non surtout pas, car alors "l'autre", en face :
- enchaînerait sur une autre question du même type (c'est légitime et rigolo mais à la longue on se lasse, quand même) ;
- penserait que vous êtes un-e intello c'est-à-dire quelqu'un-e- auquel / à laquelle il ne s'identifie pas et ne s'identifiera point ;
- s'efforcerait de minimiser tous vos dires - après tout il faudrait vérifier ; après tout vous exagérez peut-être ; après tout il vous admire mais lui, bon, il n'a pas le courage... Etc. etc. etc. etc. !
Bref, à la place de placer notre habituelle immensissime science, on dit la formule magique :
Imagine une balance de la justice...
À peu près comme ça, peut-être :
Mais pourquoi pas comme ça :
Ou encore comme ça :
Bref, une balance de la justice, celle que tu veux.
Et l'on poursuit comme ci (à adapter en fonction du "Mais..." exprimé par notre contradicteur) :
D'un côté, place ton désir - par exemple, celui que les éleveurs ne se retrouvent pas à devoir se reconvertir dans un autre métier.
De l'autre, installe quelques milliards d'animaux qui ont envie de vivre libres et le plus longtemps possible.
À quel désir, à ton avis, faut-il, si l'on veut être le plus juste possible, accorder la priorité ?
Voilà. Pas besoin de conseiller Singer à des gens qui ne le liront jamais. Pas besoin de se lancer dans de longs discours souvent éreintants. Magique, non ?