Cet article fait suite à FOURRURE, 2 et à I DID IT ! JE L'AI FAIT !
Après la brocante, je suis rentrée avec Alexandra, et nous avons bien entendu profité des quelques quinze minutes de marche nous séparant de nos domiciles respectifs pour aller à la rencontre des porteurs et porteuses de fourrures, munies de mon tract maison.
Alexandra et moi abordons les passants fort courtoisement, et leur demandons de nous expliquer de quoi est fait leur " col en fourrure ". Puis nous prodiguons quelques informations, et enfin proposons le tract, qui est à chaque fois accepté. Mais en vérité, comme nous sommes deux, je me tiens en retrait.
Soudain, après des échanges avec une jeune fille puis une femme, surprise ! Le jeune homme auquel Alex vient de poser sa question répond le plus simplement du monde :
- C’est du coyote.
Alexandra et moi traversons un moment de stupeur : du coyote ! Pensons-nous de concert. Ça s’achète pour de vrai, de la fourrure de coyote ???
En fait c'est de ce coyote-là, dont je vous parle :
Alexandra reprend alors :
- Ah. Et qu’est-ce que ça vous fait, de porter du coyote ?
- J'aime. C’est beau.
- Savez-vous qu’environ 90% des cols de fourrure sont faits à base de chats et chiens ? Qui viennent d'Asie et sont battus à mort ou dépecés en pleine conscience ? Qu’est-ce que vous en pensez ?
- Rien. Ça m’est égal. Dit-il sur le même ton… égal.
Je sens Alexandra de plus en plus atterrée, tout comme moi. Elle décide alors de s’adresser à l’ami du jeune homme :
- Et vous, vous en pensez quoi ?
- Je lui ai dit de ne pas acheter ce manteau !
- Ah. Cela vous gêne, que des animaux soient tués pour la fourrure ? (Une once d’espoir pointerait-elle son nez dans le ciel assombri d’Alex ?)
- Non, c’est pas ça, c’est juste que son manteau était trop cher.
(Paf. Prends ça dans la gueule, ma chérie.)
Alexandra, je ne sais comment, réussit à leur proposer avec un gentil sourire, toujours aussi aimable, le tract. Le porteur de coyote le prend. Et au revoir, bonne soirée, et tout et tout. Je suis soufflée.
Le reste de notre parcours se passe à évaluer si Alexandra a bien fait de garder son self-control, si de l’humour bien ironique n’aurait pas mieux valu, voire de la colère, si le coyote se commercialise, si ce ne serait pas une fois de plus une appellation masquant du chien d’Asie…
Sitôt rentrées, nous tapotons chacune sur Internet : bingo ! Pour ma part, je tombe sur « comment tanner son coyote » et autres sites sympas.
Evidemment, ce n'est pas le fait que ce soit du coyote, animal de la famille des canidés, très proche du chien, qui nous a particulièrement émues. Mais le fait que le jeune homme en a acheté sciemment, et que rien ne paraît atteindre sa sensibilité.
Je ne sais pas quelle morale donner à cette " anecdote ". Mais il est vrai que je n'ai pas envie d'en chercher une.
Tiens, j'ai plutôt envie de vous balancer la dernière pub de PeTA, qui met en scène un autre jeune homme... le receveur de passes pour les Bengals de Cincinnati :
En français : " De l'encre, pas du vison. Soyez à l'aise dans votre propre peau et laissez les animaux garder la leur. "